Beckett |
Réfléchir, c'est à dire écouter plus fort
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Juarroz |
En obtenant aussi que quelque chose aussi pèse sur le plateau vide de la balance
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Ponge |
On pourrait presque dire que l'eau est folle, à cause de cet hystérique besoin de n’obéir qu'à sa pesanteur, qui la possède comme une idée fixe.
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Reynard |
Pas à pas aboli. Jusqu'au rétablissement du rien. Ou brutalement, vite. Pas à pas débouché de la langue, jusqu'au rétablissement du pas- rien. L’interruption mais l'interrupteur du rien par la langue, c'est à dire la vie, peut être dite celle du tout, aussi bien, puisqu'il s'agit de la même chose, elle même en rapport. Ou du réel encore. Par réel ou par rien, partout. »
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Rilke |
Ils sont comme des arbres qui ont oubliés leurs racines et qui croient à présent, que leur force et leur vie, c'est le bruissement de leurs branches.
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Rimbaud |
Je est un autre
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Ritsos |
Et tu te dis ce qui est au fond, est en haut- et tu ne te noies pas
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Tzara |
Qui nous sortira des encombrements des choses et de la chair, les applaudissements de la mer se brisent, digue tragique sur la première marche de l'amphithéâtre …. Cramponné à la poupe hardie de l'avenir, faisant face dans les vagues, debout- Sillon trempé dans inconcevable ... du temps.
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Valéry |
Je puis toujours pleurer. J'ai observé qu'il n'y a point de pensée qui, poursuivie jusqu'au plus près de l'âme ne nous conduisent sur les privés des mots, ces bords muets, où subsistent seules la pitié, la tendresse et la sorte d'amertume, que nous inspire ce mélange d’éternel, de fortuit et d’éphémère, notre sort.
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Villaros |
En fait, une scène ordinaire. Une feuille tombée de l'arbre qui lentement se recroqueville, brunit , se brise dans la main qui se referme sur elle et devient poussière. En vol. Nature morte
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Yourcenar |
Je condamne l'ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires.
Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu'on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. Jai souvent réfléchi à ce que pourrait être l'éducation de l'enfant. Je pense qu'il faudrait des études de base, très simples, où l'enfant apprendrait qu'il existe au sein de l'univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu'il dépend de l'air, de l'eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire. Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n'ont jamais fait que produire d'autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil. On lui apprendrait assez du passé pour qu'il se sente relié aux hommes qui l'ont précédé, pour qu'il les admire là où ils méritent de l'être, sans s'en faire des idoles, non plus que du présent ou d'un hypothétique avenir. On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie. Il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts. On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n'osent plus donner dans ce pays. En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays ouù il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d'avance certains odieux prejuges. On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l'imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs. Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu'on ne le fait. |