Au bord des lèvres. Elle serait comme déshabillé. Il y a alors une tentative. Un mot pour se rappeler. Un mur crépité. Du papier peint jaune aux fleurs, quelques unes, éparses et une cabine. Une chambre comme découpée, une image. Il y aurait quelques marches au fond à gauche. Un accès. Un faisceau .Une femme étale au sol à se recomposer. On aurait oublié son nom. On se tenterait à recoller ses lettres. Creux de carrelage et lignes cimentées, une bordure grise nous rappelant la limite. Une mue et son visage reviendrait, fardé. Il y a un visage alors. Elle aurait eu les cheveux blonds, ondulant fantasme, et ses yeux ? Noir d'iris collier d'ambre. Juste au dessus là une bouche rouge, inchangée, un flot de mots à voix basse et presque un sourire. Elle se murmure pour ne pas briser les dernières esquisses. On pourrait croire qu'on plonge. Un dénivelé. Il y aurait un scène d'amour comme dans tous les films. Un éclat de verre elle saigne lui regarde, petites tâches émeraudes. Il tendrait paumes et blessures, elle sourirait de cette chair partagée, rideaux écarlates, la camera longerait les murs. Plafonds et lampadaire. On ne verrait soudain, comme miroir, que leurs silhouettes mains jointes. Une prière. Ils se lèveraient, il y a un tango dans leurs gestes. Coup de talon, c'est là qu'on glisserait jusqu'à leurs reins, jusque là. Il y a le temps d'un sourire et nos sangs et nos os et nous, nus. Noir. On applaudirait. Fin du faisceau ne resterait que des traces d'affiches grignotant l'oubli. Alors pour reprendre cette dernière danse, éclats de verres, les pierres giclent, les pavés se défont, la hanche craque, les mains fouillent et s'enfouissent plus bas que le souvenir. Au bord des lèvres. Elle serait comme déshabillé.