Une esquisse d’autoportrait dansé En sept minutes d’horloge, Fanny Travaglino parvient, dans la pièce dansée joliment intitulée « Et pied talon rouge », à subjuguer nos regards tout en ne quittant pas nos yeux. Elle nous prend ainsi pour témoins de sa sphère intime de femme-enfant (ou l’inverse), qui joue gravement avec son apparence de Tanagra souple et malléable, en une sorte de défi d’affirmation de tout son être gracieux et tendu. Le point d’orgue n’est-il pas quand elle glisse un petit pied dans l’escarpin haut perché, en une délicate image comme une esquisse crayonnée à la hâte, pourtant mûrement réfléchie, d’une qui grandit à vue d’œil ? La complicité de Pauline Ziadé est avérée. C’est à charge de revanche pour « Je t’aime », spectacle qui a pour sous-titre « Un aparté qui a du corps », qu’elles signent à quatre mains. Jean-Pierre Léonardini