Les moulins de mon cœur / Pauline Ziadé |
Comme une pierre que l'on jette
Dans l'eau vive d'un ruisseau Et qui laisse derrière elle Des milliers de ronds dans l'eau Comme le bruissement de l'aube Avec son pull trop grand Comme une journée qu'on enjambe Parallèle à cet élan Comme le chemin de ronde |
Que font sans cesse les heures
Un pied de trop sur l'onde Mais le somnifère ne meurt Tu fais tourner de ton nom Tous les moulins de mon cœur Comme une perte d’haleine A l'orée de mon amant Ou les mots d´une rengaine Pris dans les harpes du vent |
Comme un tourbillon de pluie
Qui a fait son lit sûrement Cette apesanteur Oubli Quel poids a donc le néant ? Le mûr était immobile Rien ne ressemblait à rien Les draps étaient trop habiles Comme un poignet ou un rein Sans visage et sans question nous errions et revions loin |
Comme la chute du vertige
Qui tremble à l'angle opposé Quand le souffle se dirige Sous le ressac avalé Comme le frisson alors Avec un matin dedans Et plus personne n'ignore L'ongle de dos sur le banc Comme la main dans la poche |
Y glisser du vent l'écho
Et des ronds comme des roches Pour lester la chair la peau Un peu de sel l’amnésie Le reflet du mot ici Comme la lèvre le silence Le ventre et l'ombre là assise Restent à regarder le sens Et le couteau qui s'aiguise |
On coud le sang et la lame
Comme un air déjà connu Tragédie chaos ou drame Impression de déjà vu Donc encore chanter comme Si vivre demeurait humain Même bien au delà du somme Dans les poignets et les reins Traverser les corps la mer se |
Les moulins de mon cœur / Kathleen Fortin |